SAKIET SIDI YOUSSEF - FEVRIER 1958

, par mansion

SAKIET SIDI YOUSSEF est resté dans l’histoire de la guerre d’Algérie comme étant le bombardement par l’aviation Française du village Tunisien du même nom le 8 février 1958 avec des conséquences diplomatiques que les gouvernements de la 4ème République maitrisèrent mal.

AVANT l’INCIDENT

L’Armée Française subissait régulièrement des attaques sanglantes venant de l’autre coté de la frontière Tunisienne. Ces harcèlements étaient conduits à partir de la Tunisie conjointement par les forces armées Tunisiennes et le FLN. La TUNISIE était devenue une base arrière pour le FLN et nul n’ignorait ce soutien.

Le samedi 2 janvier 1958, se produisit un sérieux accrochage à la frontière, près de Sakiet. Les Algériens réussirent à capturer quatre soldats français et à les ramener dans la région du Kef, en Tunisie. Le Président du conseil français, Félix Gaillard, chargea le général Duchalet de porter un message au président Bourguiba, lequel refusa de recevoir ce militaire (qui avait combattu les fellaghas). Félix Gaillard envoya alors son chef de cabinet. En vain. Bourguiba déclara à la presse : “La France doit comprendre qu’un général pour appuyer une protestation, ou une frégate pour soutenir une politique, tout cela doit prendre fin. Si l’action continue, je demanderai l’installation d’un régiment de l’ONU aux frontières”. A Paris, ces réaction ne furent guère appréciées.

Le 11 Janvier 1958 des unités du FLN venant de Tunisie et assistés par les Tunisiens anéantissent, avec l’aide d’armes lourdes (positionnées en Tunisie), une patrouille française (14 soldats français tués et 5 prisonniers) puis se retranchent dans le village de Sakiet Sidi Youssef en territoire tunisien.

Le 8 février, 30ème incident, un avion est touché par une mitrailleuse postée sur le village de Sakiet Sidi Youssef
et doit se poser en catastrophe.

LA RIPOSTE FRANCAISE

A la demande du commandement militaire, Félix GAILLARD (premier Ministre) et Jacques CHABAN DELMAS (Ministre de la Défense) autorisent l’Armée Française à risposter.
25 avions dont 11 B26 bombardent le village de Sakiet Sidi Youssef qui était devenu un repaire du FLN. D’après les Tunisiens le bilan fût de 72 morts, dont 12 enfants et plusieurs blessés.

APRES LA RISPOSTE

BOURGUIBA enclenche de multiples protestations diplomatiques, en particulier à l’ONU et encourage les débordements populaires hostiles à la France. Cinq consuls Français et des dizaines de particuliers sont expulsés. Les casernements Français en Tunisie et la base de Bizerte font l’objet d’un blocus et une visite organisée du village bombardé fait la une de la presse internationale.

Le Conseil de Sécurité de l’ONU décida d’une mission de bons offices anglo-américaine conduite par MM. Murphy et Beeley pour régler le problème avec en corollaire la mise à l’ordre du jour de l’ONU de la "question Algérienne".

Le gouvernements Félix Gaillard, à l’instar de tous les gouvernements de la 4ème république, fût éphémère et ne sût pas se montrer ferme dans la gestion de cette gesticulation diplomatique.

Il a été dit qu’en contre-partie d’accepter cette mission de "bons offices" la France reçut une aide de 350 millions de dollars de la part des USA ...

L’APRES SAKIET

Quelques mois plus tard le FLN fusillera 3 soldats faits prisonniers à SAKIET SIDI YOUSSEF. Ces assassinats provoquèrent la révolution du 13 mai 1958 où l’Armée et les Pieds-Noirs firent chuter la 4ème République.

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