
Les CENTURIONS
– L’auteur, Jean LARTEGUY : Né en Lozère, vingt ans de guerres et de révolutions. Engagé volontaire en octobre 1939. Evadé de France en mars 1942 (9 mois de prison en Espagne). Rejoint les FFL. Officier au 1er groupe de commandos. Sept ans officier d’active. Démobilisé puis rappelé à l’activité, capitaine de réserve. Témoin ou acteur de la révolution d’Azerbaïdjan, de la guerre de Palestine, de la guerre de Corée (blessé à l’attaque de
Crève-Coeur). Correspondant de guerre en Corée et en Indochine, Légion d’Honneur, Croix de guerre 39-45, Croix de guerre T.O.E., quatre citations. Prix Albert Londres 1955. Grand reporter à " Paris-Presse " depuis 1952.
– Jean Lartéguy met en scène un groupe d’officiers qui, sous l’action des événements, se sont éloignés de l’armée
traditionnelle pour devenir des révolutionnaires, certains même des aventuriers. « Rééduqués » dans un camp Vietminh après Dien-Bien-Phu, ils ne redeviennent pas, au sortir de captivité, les hommes qu’ils étaient auparavant. Ce sont des étrangers qui débarquent à Marseille en novembre 1955, ni leurs femmes, ni leurs amis, ni leurs chefs ne les reconnaissent. Dans la guerre d’Algérie où ils sont ensuite jetés, ils poursuivent leur évolution. Que ce soit au feu, dans l’action politique et policière ou dans leurs amours, ils nous apparaîtront comme les représentants d’une nouvelle race de guerriers.
Un document prophétique sur l’avenir et en même temps un grand roman brûlant et passionné.

– Le livre retrace, d’une manière romancée mais très proche de la vérité, la "longue marche" des parachutistes de la 10ème DP. L’histoire commence dans les rizières d’Indochine et se termine à la fin de la Bataille d’Alger, prophétisant avant l’heure les évènements du 13 mai 1958, les Barricades, le Putsch et l’OAS.
Les noms ont été modifiés .....

– BOIFEURAS ......le colonel AUSSARESSES
– RASPEGUY .......le colonel BIGEARD,
– MELIES ......... le général MASSU
– etc...
De ce roman sera tiré un film. En voilà la distribution :
– Anthony Quinn ....... Colonel Raspeguy
– Alain Delon ......... Capitaine Esclavier
– Maurice Ronet ....... Capitaine Boisfeuras
– Claudia Cardinale ... Aïcha
– George Segal ........ Lieutenant Mahidi
– Michèle Morgan ...... Comtesse de Clairefons
– Jean Servais ........ Général Méliès
– Grégoire Aslan ...... Ben Saad
– Jacques marin
–
Résumé :

Après quatre mois de captivité chez les Viets, le lieutenant Raspeguy séduit la comtesse de
Clairefons, veuve d’un de ses hommes tué en Indochine. Grâce à son influence, il obtiendra un
nouveau commandement : le 10e régiment de parachutistes en Algérie, surnommé "les lézards". Il y
retrouvera Esclavier et le capitaine Boisfeuras. Les hasards de la guerre font qu’un de ses anciens officiers, un arabe nommé Ben M’hidi, passé à la rebellion devient le chef des terroristes
dans la région de Gafez. Le régiment des "Lézards" est précisément affecté dans ce secteur.
Après une première bataille, le groupe terroriste est presque anéanti, mais le chef parvient à
s’échapper. Esclavier rencontre Aïcha, dont il s’éprend, mais il ignore qu’elle est la sœur de
M’hidi et son lieutenant dans son groupe terroriste reconstitué.

C’est Raspeguy qui le lui
apprendra par un rapport de police. Aïcha est arrêtée et brutalisée avant d’être transférée en
France. Cependant que M’hidi est fait prisonnier au cours d’une bataille sanglante, Boisfeuras
abat froidement son ancien compagnon d’arme. Esclavier proteste violemment auprès de son chef et
Raspeguy le fait taire à coup de poing. Au moment où Raspeguy et ses hommes reçoivent une citation,
l’officier Esclavier écœuré quitte l’armée...

Dans un livre publié en mai 2001, "Services spéciaux, Algérie 1955-1957", le général Paul Aussaresses, 83 ans, explique sa guerre contre le terrorisme : les tortures et les exécutions sommaires.
"Tout ce que j’ai fait était conforme aux conditions de guerre qui nous étaient imposées".
Il affirme avoir agi avec l’aval des politiques, notamment du juge Jean Bérard considéré comme l’émissaire du garde des Sceaux de l’époque, <bFrançois Mitterrand.
Il relate en détail l’exécution de Ben M’Hidi, chef FLN de la région d’ALGER, après son arrestation dans la nuit du 15 au 16 février 1957 par les parachutistes du colonel Marcel Bigeard ... "dans une ferme, à une vingtaine de kilomètres au sud d’Alger ... Nous
avons isolé le prisonnier dans une pièce déjà prête. Un de mes hommes se tenait en faction à l’entrée. Une fois dans la pièce nous avons empoigné Ben M’Hidi et nous
l’avons pendu, d’une manière qui puisse laisser penser à un suicide".

"...Parfois, je disais à Massu : "On a ramassé untel" et je le regardais dans les yeux avant d’ajouter : On le tuera demain. Massu poussait un grognement, et je prenais cela pour un oui. Une nuit, je m’en souviens, Bigeard m’a dit : "J’ai capturé le groupe terroriste de Notre-Dame-d’Afrique, une bande de tueurs dont je ne sais pas quoi faire. Est-ce que vous pouvez demander à Massu son avis ?" Que pouvait-on faire ? Livrer ces hommes à la justice ? C’était hors de question, nous avions autre chose à faire que d’examiner les situations particulières de certains individus dans le cadre de la légalité... Trinquier et moi, on va alors chez Massu, et Trinquier lui suggère : Tu ne crois pas qu’on devrait les envoyer dans le maquis (autrement dit les flinguer) ?. Massu a répondu : Un maquis éloigné ! ...