Et à l’HEURE de NOTRE MORT

, par mansion

Alger, juin 1962. Les derniers Pieds-Noirs quittent l’Algérie pour la France, laissant derrière eux leur terre natale, leurs biens et leurs morts. Sur le pont du bateau de leur exode, ils se souviennent, s’interpellent, s’inquiètent de leurs amis, des disparus ou de ceux qui ont choisi le camp de la lutte armée. Emmanuelle Soria est parmi eux ; journaliste, elle a couvert toute la guerre, elle connaît leur désespoir et leurs drames. Originaire du bled, elle a vécu la vie de ces petits colons accrochés à leurs quelques hectares de terre, vivant en bonne intelligence avec les arabes, harcelés par le FLN. Elle comprend leur révolte, celle de Jeanne Fromenti, son amie dont l’exaltation désespérée l’entraîne à soutenir ceux qui ont pris les armes contre l’abandon. Réaliste, violent, pathétique et bouleversant.

"A l’heure de notre mort" a été écrit et édité en 1965 avec un succès considérable, car beaucoup y ont reconnu l’expression même de leur drame. Trente ans plus tard, Marie Elbe, qui a vécu les angoisses du bled, le délire des villes, la furie des rues, l’a refondu et amplifié d’une mémoire intacte, celle de leurs mots, de leurs gestes, de leur douleur, de cet amour immense qu’ils portaient à leur terre et de leur brutal déracinement. Le roman témoin d’une tragédie...