Elle habitait BARIKA ... dans le sud Algérien

, par mansion

 "Elle" habitait BARIKA, un petit village perdu dans le sud Algérien.

 Et ce village, typiquement arabe, ne disposait pas de commerces à l’européenne. Il fallait pour cela se rendre à la ville, BATNA.

 "Elle" prenait le bus, seule ou avec sa tante et sa mère. Le bus était bondé d’arabes qui n’auraient pas touché à un seul de leurs cheveux. A l’époque la confiance était totale.

 Un jour un nuage de criquets s’est abattu sur le car. Le chauffeur a été pris de panique car les pneus glissaient sur les insectes au sol ....

 La "ZERDA" : à Barika, il ne pleuvait que très rarement, et quand le besoin d’eau se faisait sentir, les "boussaadis" organisaient des défilés dans les rues (vieux rites de leurs ancêtres). Ce défilé s’appelait la ZERDA. Ils revêtaient de grandes ghandouras, se coiffaient d’une sorte de "calotte", sur laquelle étaient collés des morceaux de glace, des queues de lapin et de plumes d’oiseaux. Ils défilaient dans les rues en jouant du tambour "bendïr" et de la flûte, ceci dans le but de faire venir la pluie.

 La "Fantasia", au début de l’automne, il y avait une grande fête avec des chevaux, purs sang Arabes. La fête durait plusieurs jours, le plus beau était la fin de la fête, avec la course des chevaux, sur lesquels montaient des Caïds, vêtus de burnous rouges, brodés de fil d’or. La course se déroulait à grand galop, les caïds, armés de fusils décorés de plaques ciselées. Toutes les autorités locales étaient conviées à assister à la Fantasia.

 La soeur de la "vieille dame" avait pour meilleure amie, la fille d’un Kabyle. Cette fille s’est mariée un jour et de cette union sont nées deux enfants. L’un des deux enfants, dans sa sixième année a eu une grave maladie, chacun se relayait à son tour parmi famille et amis pour le veiller la nuit... Ma tante venait 1 ou 2 nuits par semaine à son tour pour veiller l’enfant. La
maladie s’est agravée brusquement, l’enfant est décédé dans les bras de la "vieille dame". Ceci se passait dans les années 1920 ..... il y avait entre les deux communautés aucune différence ..... et une confiance absolue sans arrière pensée.

 Le grand père était chef-cantonnier dans le Sud (métier qui n’a rien à voir avec la profession ctuelle) puisqu’il s’agissait de la construction de routes. Il avait plusieurs ouvriers Arabes sous ses ordres. Chaque mois, lui et ma grand-mère s’occupait le payer les ouvriers... Parfois, le salaire n’était pas suffisant, et la "vieille dame" leur faisait une avance sur salaire. Sans aucune preuve, elle savait qu’à la fin du mois, au moment de leur donner la paye, la partie prêtée serait retirée, et que chacun le trouverait normal.

 Au moment des fêtes de fin d’année, tous les ouvriers venaient voir mes grands-parents, pour leur offrir des petites boites de dattes (c’est dans cette région qu’il y avait les meilleures), elles leur préparait café, thé, oreillettes...comme des gens qui auraient pu être de la famille... Cette confiance, alors, était naturelle.

 Voilà, je ne peux en dire plus car la "vieille dame" ne se souvient pas bien de la suite .......